mai 2019 mai 2020
inauguration • jeudi 9 mai à 18h
visites commentées
samedi 18 mai • 14h30 • 15h30 • 16h30
dimanche 19 mai • 10h30 • 11h30 • 14h30
Jardin de la Banque de France
rue des Godrans – 21000 Dijon
En 2015, le jardin de la Banque de France s’est ouvert au regard des passants de la rue des Godrans à Dijon. L’ancien mur aveugle a été remplacé par une haute grille à travers laquelle peuvent se projeter les interrogations, l’imagination et l’admiration des regardeurs. Le parc arboré avec, en toile de fond, le bel Hôtel de la Toison, construit au XVIIe siècle, avec sa façade néo-classique et son remarquable toit aux tuiles vernissées sont autant de points d’accroches visuels pour le passant, lequel ne peut se projeter que mentalement dans ce lieu inaccessible, depuis un point de vue à la fois réel et lointain.
Le fait d’investir temporairement le parc de la Banque de France avec des œuvres contemporaines semble un enjeu tout à fait possible ; il permet de voir se confronter différents points de vue, différentes époques, en un dialogue faisant sens entre patrimoine ancien et création contemporaine.
Les œuvres des deux artistes peuvent jouer avec le site sans le dénaturer.
Celle de Jean Dupuy, affirme l’endroit, la situation géographique : HERE, ici et non ailleurs. Le siège de la succursale régionale de la Banque de France est un lieu certes identifié, où on peut se projeter sans forcément savoir ce qui s’y passe vraiment. Ne pouvant franchir la grille, le passant observe et lit : un mot, des lettres dessinées avec des flèches symboles, autant d’éléments qui, certes désignent un endroit précis, mais questionnent aussi sur le sens du mot « here », ici dans le cœur historique de Dijon.
L’autre œuvre, celle de Philippe Ramette, propose une projection mentale vers un point de vue inaccessible. Une chaise installée en altitude offre l’opportunité de prendre position, de prendre part à la discussion, de questionner notre regard sur la création contemporaine confrontée de manière sensible au végétal, au ciel et au patrimoine architectural.
Ainsi le dialogue est totalement ouvert entre les deux sculptures cohabitant dans le parc, lui-même habité par l’Hôtel de la Toison en « fond de scène ». Mais c’est avec la présence du passant dans le rôle du regardeur que le tableau prend tout son sens : une rue piétonne n’est-elle pas le lieu de tous les possibles en matière de narration, d’interrogations, de réflexions sur l’art et le monde ?
La grille protégeant le parc accentue la sensation de frustration dans le sentiment de ne pouvoir accéder au point de vue singulier proposé par Philippe Ramette, point de vue sur le lieu même de la sculpture, mais aussi plus largement sur le monde : prendre position ! Cette projection mentale est en corrélation avec le fait d’être devant un jardin inaccessible, cela pour des questions de sécurité. Tout se passe dans cette distance imposée. Mais on est bien « ici », face à un point de vue souligné par l’œuvre de Jean Dupuy, laquelle focalise notre attention, puis suscite attraction et dispersion par le jeu des flèches orientées dans toutes les directions (Jean Dupuy est sagittaire !). Oui c’est ici, à la fois proche et inaccessible.
Projet réalisé en partenariat avec la Banque de France, avec le soutien des entreprises mécènes : Demongeot, dijon, Adhex technologies, chenôve, Groupe Géotec, quétigny
Avec le prêt de l’œuvre “Here” de Jean Dupuy de la collection Géotec.