10 janvier – 7 février 1998
Pour sa première exposition de l’année, la Galerie Interface a choisi d’inviter Didier Marcel. Face aux contraintes de l’appartement galerie, il répond par une double proposition qu’il intitule Magic + Drawings. Cette proposition investit deux pièces par le sol qu’il revêt d’une moquette bleue qui joue sur le privatif de l’espace et qui, simultanément, devient socle ou surface accueillante de son travail. Magic, c’est le titre d’une sculpture circulaire en inox poli miroir qui porte en son centre un cube de plâtre. L’espace s’en trouve à la fois saturé et libéré. Saturé par le volume occupé. Libéré là où le monumental s’annule dans la surface réfléchissante du miroir et nous renvoie à des images connues : tables de salon, bassin…
Dans l’autre pièce la proposition s’inverse en libérant le volume interne et en saturant les murs par des dessins accumulés dans des cadres surdimensionnés. Ces dessins qui sont en fait des croquis d’études dévoilent la méthode de travail mené à travers différentes expositions. C’est comme si la temporalité devenait ici spatialité sous les imposants châssis de plexiglas qui captent les reflets. Le dispositif ainsi développé joue à plein. L’appartement n’est plus ce qui s’accapare objets et vie, il n’est plus le lieu d’engloutissement de la présence, mais celle-ci s’impose à lui, en en repoussant les limites. La sculpture dévoile ici ses relations ambigues à l’architecture. S’expérimente ainsi la vraie nature du travail de Didier Marcel, sans cesse renouvelé dans le renvoi de la sculpture à son inscription dans l’architecture.
Luigi Ucciani