18 juin
23 juillet 2011Vernissage de l’exposition samedi 18 juin à partir de 11h Les flâneurs sont des artistes […]. Ils sont les garants de la mémoire, les enregistreurs des disparitions, ils sont les premiers à voir la misère, rien ne leur échappe, ils font partie de la ville, qui est inconcevable sans eux, ils sont l’œil, le protocole, la mémoire, le jugement et les archives de la ville, à travers le flâneur la ville prend conscience d’elle-même. 1 S’identifiant comme voisine, l’artiste allemande Katrin Ströbel a choisi d’intituler son exposition : nebenan. Ce mot signifie à la fois « à coté » et « voisin(e) ». Ce choix s’explique aussi par la proximité géographique des deux lieux d’exposition où l’artiste est invitée en ce début d’été à Dijon – la galerie Barnoud et l’appartement/galerie Interface. « L’œuvre de Katrin Ströbel, née en 1975 à Pforzheim (Allemagne), basée sur l’observation et l’analyse des divergences culturelles, propose une traduction plastique de la capacité de tout élément signifiant (production culturelle, phrase, objet…) à générer de multiples interprétations selon le contexte dans lequel il est perçu et l’identité des personnes le percevant. Elle explique, à propos de la différence entre la vision africaine de l’Europe (sorte d’Eldorado) et celle européenne de l’Afrique (terre d’exotisme et d’archaïsme) : “la géographie sert d’écran sur lequel on projette autant de vérités que de clichés sur ce qui est inconnu chez l’autre.” (…) Chacune de ses œuvres, liée à un séjour effectué dans une ville qui lui est étrangère, développe une combinaison visuelle et/ou sonore de signifiants qui entretiennent habituellement des rapports d’éloignement, d’opposition voire de distinction dont elle brouille parfois la retranscription. In god we trust (2008) consiste, par exemple, en un billet de un dollars sur lequel la mention de la devise américaine est remplacée par sa traduction arabe, avec Der unbekannte Feind (L’ennemi inconnu) (2007), elle inclut une page du Coran imprimée à l’envers dans un exemplaire d’un grand journal allemand. Durant sa résidence à Valence, en 2009, elle réalise petite correction de mon environnement (Lepen / Leben), elle croise ‘’en ville des graffiti acclamant l’homme politique d’extrême-droite, Le Pen – nom que, sans plus attendre, l’artiste transforme par une minime intervention en leben (vivre). » 2 « Elle-même voyageuse de passage, vagabonde, Katrin Ströbel, se laissant porter au hasard des rues, part sur les traces du fugitif et du transitoire, comme le sac de plastique bleu balayé par le Mistral dans la vidéo Flâneur (2009). Flâneuse elle aussi, elle note dans ses déambulations les évènements fortuits et apparemment insignifiants sous forme d’esquisses fragmentaires, pour les inscrire ensuite dans un nouveau contexte sémantique. La réduction à l’essentiel, une propriété immanente au dessin, est pour l’artiste une condition idéale d’appropriation et de réflexion du donné. À travers l’acte contemplatif et méticuleux du dessin, elle fixe sur le papier des évènements fugitifs, leur prêtant une attention qui confère à l’objet éphémère et marginal un autre sens. » 3
Exposition en partenariat avec la galerie Barnoud Remerciements à la Cinémathèque de Bourgogne, Marcel Folléa et L’IUP Denis Diderot.