26 NOVEMBRE 2011 icon-arrow-circle-right 14 JANVIER 2012
« Matthieu Husser multiplie depuis une décennie des projets artistiques qui communiquent l’empreinte de différents contextes urbains. Son regard s’est posé sur des villes d’Europe de l’Est et d’Amérique du Nord avec la même curiosité, la même acuité. Usant de la distance géographique et critique dont il dispose, il révèle aux citoyens des villes où il séjourne des aspects insoupçonnés de leur environnement, questionne les pratiques urbanistiques, dénonce les bouleversements accélérés de l’espace et de la vie quotidienne des usagers. Par la restitution de fragments urbains sous forme de maquettes, il offre à chaque fois une autre perspective de lieux que les gens habitent sans plus les voir. »
extrait de Déplacement cartographique d’Alain Caron
15 septembre icon-arrow-circle-right 29 octobre 2011
“Précise suspension de lumière, lignes et points de fuite oscillent des constellations de Marie Lepetit. Avec les données simples de l’équerre et du crayon, elle reprend chaque jour l’obstiné épuisement du marquage, de l’étalonnage ou même du cadrage des espaces infinis délivrés par le pan du mur, du papier ou de la toile.” extrait du texte d’Eric Corne
Vernissage de l’exposition samedi 18 juin à partir de 11h Les flâneurs sont des artistes […]. Ils sont les garants de la mémoire, les enregistreurs des disparitions, ils sont les premiers à voir la misère, rien ne leur échappe, ils font partie de la ville, qui est inconcevable sans eux, ils sont l’œil, le protocole, la mémoire, le jugement et les archives de la ville, à travers le flâneur la ville prend conscience d’elle-même.1 S’identifiant comme voisine, l’artiste allemande Katrin Ströbel a choisi d’intituler son exposition : nebenan. Ce mot signifie à la fois « à coté » et « voisin(e) ». Ce choix s’explique aussi par la proximité géographique des deux lieux d’exposition où l’artiste est invitée en ce début d’été à Dijon – la galerie Barnoud et l’appartement/galerie Interface.
1. Cees Nooteboom : Die Sohlen der Erinnerung, in : Die Zeit, 49/1995 (back)
1. Cees Nooteboom : Die Sohlen der Erinnerung, in : Die Zeit, 49/1995
Nous sommes dans la place. Nous sommes dans la place depuis toujours. Regardez autour de vous. L’immobilier, les droits sur l’eau, le pétrole, le travail bon marché – tout ça c’est à nous, ça a toujours été à nous. Et vous, au final, vous êtes quoi ? Une unité de plus dans ce fourmillement de gens de passage qui vont et viennent sans s’arrêter ici au soleil du Southland, pressés de se faire acheter avec une voiture de telle marque, tel modèle et telle année, une blonde en bikini, trente secondes sur une pauvre vague – un hot dog au chili, nom de Dieu ! Nous ne seront jamais à court de gens comme vous. Le stock est inépuisable.
« Des images qui sont chacune comme toutes les autres, toujours les mêmes, n’importe lesquelles et en même temps, choisies, celles-ci absolument. Le souvenir, les marques du temps, les traditions et les mœurs d’une époque se superposent, s’effacent ou se fondent les uns dans les autres.(…) L’artiste se réapproprie cette imagerie populaire en y apposant sa marque. »
A l’origine, l’expression « Entre poire et fromage » désigne un moment de conversation libre et détendu, comme on en trouve vers la fin d’un repas. Au Moyen-Age, lors des grands banquets, le fromage se mangeait après les fruits. Et entre les deux, on servait le vin. Cet instant nous intéresse car il marque un changement. L’ivreté s’installant, la soirée devient plus conviviale et propice à l’élaboration de grands projets. C’est désormais le titre du cycle organisé en partenariat avec l’école nationale supérieure d’art de Dijon. A chaque nouvelle édition, en étroite concertation avec Lydie Jean-Dit-Pannel, Interface invite quelques étudiants à présenter un ou plusieurs projets dans le cadre d’une exposition collective.
Le peintre agit dans l’espace, l’écrivain dans le temps. Peter Handke (citation extraite de lefevre jean claude, publications/éditions 1972 – 2007, centre des livres d’artistes, 2008)
Dans ses écrits, Claude Rutault insiste sur le fait que l’écriture fait partie de son activité créatrice, et que cette activité comporte une pratique théorique. En 1973, en peignant une petite toile sur châssis de la même couleur que le mur, il inaugure une démarche artistique radicale qui affirme la possibilité d’une peinture écrite. Si de 1973 à l’an 2000, Claude Rutault n’a pas cessé d’écrire de nouvelles définitions/méthodes, depuis quelques années, il a entrepris de repeindre, à la peinture blanche ou grise, plusieurs centaines d’œuvres sur papier réalisées entre 1958 et 1974. Ces dernières sont documentées et intégrées dans la réalisation des définitions/méthodes.
« D’un mot : avant qu’elle ne se voue à l’emploi des signes l’existence humaine faisait corps avec une réalité encore indéfaite, rien que vécue, sans recul. En s’établissant au sein de cette première expérience, toute d’immédiateté, d’unité, le signe verbal, qui se fait désignation d’une chose, extrait celle-ci de cette unité originelle, la montre, et c’est là subordonner la réalité ambiante à une appréhension de type nouveau, qui la rabat sur ce qu’on peut dire son apparence. On voit davantage avec seulement les yeux ce que le signe désigne. Des aspects, de simples aspects passent au premier plan du regard, et restructurent ainsi la perception du donné du monde. Un horizon, surtout visuel, se substitue l’enveloppement antérieur. Reste pourtant que les choses et les êtres demeurent là des présences, avec lesquelles fait corps la présence à soi du nouvel être parlant. Ces premiers signes étant ce que nous dirions des noms propres, c’est encore avec des présences, désormais dressées dans leur apparence mais gardées vives – l’arbre, se découpant sur le ciel -, que le détenteur de cet instrument en devenir, le langage, négocie sa place dans le flux incessant des actions et des réactions. Il trie parmi elles celles qui peuvent l’aider, le servir, et celles qu’il faut qu’il redoute. Il excave, si je puis dire, un monde ainsi tout à fait le sien de la masse indistincte de son milieu d’existence. Cette excavation refaçonne sa vie, se fait pour lui ce qu’il ne peut qu’éprouver le réel même. »
Yves Bonnefoy, La Beauté dès le premier jour
art contemporain – Dijon – 12 rue Chancelier de l'hospital ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h – entrée gratuite