7 septembre icon-arrow-circle-right 5 octobre 2002
Dès l’origine, l’œuvre d’art re-présente le réel et elle n’a jamais vraiment quitté cette identité, même lorsqu’elle a mis en cause la figuration. C’est seulement alors le mode de re-présentation qui a changé. Le réel est resté le seul référent de l’œuvre, qu’il s’agisse de la couleur ou de la peinture dans sa matérialité, de l’objet dans son installation ou des procédures et protocoles de l’artiste. L’œuvre double en quelque sorte le réel et ainsi s’en distancie, comme si elle était, si peu que ce soit, un peu moins réelle que lui : elle est l’occasion d’une distance critique où s’enracine son sens.
Dans ce contexte, l’empreinte est davantage encore porteuse de cette aptitude à redoubler le réel que l’image : en redoublant aussi l’échelle et la matière de son référent, elle s’installe comme dans un peu plus d’inutilité face au réel, un peu moins de légitimité à lui appartenir à part entière.
Après COMEBACK, l’exposition qui marqua le retour d’Interface avec un nouvel espace d’expositions et l’édition du catalogue raisonné des 5 ans d’expositions du premier lieu au 104, rue de Mirande : nous invitons pour l’été 3 jeunes artistes représentatifs de notre volonté critique d’une programmation complémentaire aux milieux institutionnels et marchands de l’art contemporain en France.
Le terme bousillés fait écho aux objets en verre réalisés par les ouvriers de Sars-Poteries (département du Nord-pas-de-calais) à l’époque industrielle (1802 – 1937). Ces réalisations étaient effectuées durant les heures de pause à l’aide des excédents de verre (les bousillés) de la production industrielle. Ces pièces donnèrent lieu à des réalisations très décoratives mais également revendicatives, témoin des différents moments et des conditions de travail de la vie ouvrière. Principalement dédiés à un usage personnel, ces objets furent occasionnellement vendus afin d’aider un ouvrier malade, instaurant ainsi un marché parallèle.
La ville, dans son ensemble, est organisée de manière cohérente, du point de vue de l’agencement de ses réseaux de circulation, qu’ils soient routiers, fluviaux, électriques, lumineux ou de canalisation d’eau. Cette organisation structurelle permet une certaine fluidité énergétique de mouvement, qui s’harmonise dans son ensemble, tel un organe vivant. Ce cœur artificiel respire et crée un équilibre urbain. L’être humain est un ensemble d’équilibre cellulaire, où s’exprime des déplacements et des déviations qui repoussent les limites de l’évolution. Éprouver sa propre matière afin de conscientiser sa réelle existence. Chaque appartement est une cellule qui s’agglomère aux autres. Cellule vivante et viabilité où s’épanouit l’être humain. De part son emploi, l’appartement/galerie Interface perturbe l’équilibre de la ville. Par son ouverture au public du 16 septembre au 15 octobre 2000, cette perturbation est en voie de guérison.
Aménagement de la galerie en appartement F3 utilisable comme logement, inclinaisons des murs, planchers et plafond, décoration laissée au soin des propriétaires, dijon
La galerie-appartement interface poursuit l’échange engagé cet hiver avec la galerie ipso-facto de Nantes et donne carte blanche à ses deux instigateurs, Jean-François Courtilat et Jean-François Guillon. Ces derniers ont décidé de montrer leur travail personnel dans l’espace restitué d’un appartement (l’entrée, le salon, la salle de bain, la chambre) et invitent un autre artiste à leurs côtés : JFG.
Pour la galerie Interface, j’ai conçu une intervention qui met en relation l’espace physique de l’appartement et une projection possible de cet espace sur le mental d’un individu.