14 juin
27 juillet 2003C’est une rigueur minimale et quasi mathématique qui mena les bases et les conceptions de mon travail à l’intervention in-situ. De “Comment présenter une pièce dans un espace donné ?”, la question devint très vite “que produire ici afin de ne pas oublier que j’y suis ?” Aujourd’hui, avant toute réflexion, je tente de cerner la situation. Mes prémices d’intention délimitent mon champ d’action et essayent de saisir les particularités de l’emplacement et du contexte.
L’installation in-situ n’est pas pour moi une matière à sensationnel ; mes productions seraient plutôt anti-spectaculaires. Je conçois ces interventions comme des hommages au lieu ou comme des tentatives de saisissement. Si dans la position du spectateur je cherche à provoquer un événement, c’est celui d’une interrogation. J’aimerais que l’on puisse se demander si il se passe quelque chose ici ; car si la question se pose, elle a toutes les chances de saisir de nouveaux possibles. Parce que mes constructions sont de nature à disparaître, elles m’offrent une forme d’indétermination qui se renouvelle sans cesse. Dans cet aspect éphémère de mes travaux je trouve respiration et réflexion. Ce qui est primordial, c’est cette luxueuse distanciation, la disponibilité à recevoir un nouvel événement, à changer d’appréciation. J’aimerais pouvoir laisser cela à celui qui regarde.
ébauche d’intention – janvier 2003 – état de pensée,
Pascale Jardino