9 décembre 2000 28 janvier 2001
Le terme bousillés fait écho aux objets en verre réalisés par les ouvriers de Sars-Poteries (département du Nord-pas-de-calais) à l’époque industrielle (1802 – 1937). Ces réalisations étaient effectuées durant les heures de pause à l’aide des excédents de verre (les bousillés) de la production industrielle. Ces pièces donnèrent lieu à des réalisations très décoratives mais également revendicatives, témoin des différents moments et des conditions de travail de la vie ouvrière. Principalement dédiés à un usage personnel, ces objets furent occasionnellement vendus afin d’aider un ouvrier malade, instaurant ainsi un marché parallèle.
La notion de bousillés est au centre des trois pièces présentées à Interface.
Trouer (la table et le papier peint), déchirer (les billets), écraser (le gâteau industriel) ; entre le trop de crème et le pas assez de trous.
L’altération de ces objets issus de l’environnement quotidien met en avant leurs fonctions premières à travers un manque : retenir et soutenir pour al table, cacher pour le papier peint. Ce bousillage transpose la fonction usuelle d’un objet vers une autre à redéfinir. Actes ” en plus”, qui débordent des actes utilitaires et obligatoires du quotidien. Une violence évacuée sous forme de motifs décoratifs au sein du mobilier.