séjour // christelle familiari

16 septembre  icon-arrow-circle-right  28 octobre 2006

En résidence à Interface durant le mois d’août, Christelle Familiari achève son séjour par une exposition faisant référence à la chute, à la dislocation, au démembrement, à l’abandon. Tout en choisissant ce lien, l’artiste présente des objets pouvant figurer dans un appartement. Qu’elle soit de fil de fer ou d’étain, la maille est un élément important dans le travail de Christelle Familiari.Présenté pour la première fois, le tissu en maille en porcelaine (2006) produit par le Craft (Centre de Recherche des Arts du feu et de la Terre) en est l’illustration. Je goutte (2002) est une petite oeuvre crochetée en étain qui se transforme et change d’état. Les petites gouttes s’assemblent en construisant une flaque. Par accro de langage la flaque devient la flasque. Les flasques (2006) sont des pots en terre, montés en colombins. Ces récipients habituellement destinés à recevoir des plantes se trouvent ici bien incapables d’assurer leur tâche. La cause en est qu’ils s’affaissent. Cette liberté donnée à la terre confère aux vasques un caractère mou, déformé, d’où leur nom. Leurs ondulations rappellent curieusement les formes de la jupe bolivienne filmée dans les vidéos Un, des corps 2006).  

  Christelle Familiari nous propose deux séquences de ces vidéos. Sur la première séquence, seule la jupe placée sur une boule ronde est filmée.On la voit glisser, tomber puis disparaître.

L’autre séquence montre une personne essayant de réaliser une figure de hip hop avec cet accessoire. Sans succès, la danseuse tombe et échoue. Montées en boucle, les vidéos donnent à voir un mouvement non accompli, comme en perpétuel recommencement. Au final, on ne capte que des morceaux de corps aux allures inattendues et non familières. Aussi bien dans les séquences vidéo que dans la série de Collages (2006), le visage n’est jamais visible. Les collages sont un prolongement des vidéos. Chaque composition est réalisée, à partir d’images, en noir et blanc, découpées dans des magazines féminins. Une fois les images assemblées, des bouts de corps se dessinent pour créer des personnages incongrus. Auprès de ces formes vaguement humaines, l’artiste expose une série de lithographies, Attraction (2006) réalisée avec Le petit jaunais à Nantes. Toute la série est reliée entre elle. Le dessin se métamorphose petit à petit et l’on découvre les visuels de ses performances : infinie, de la vidéo le repli et le camouflage. Au final, la chute des corps a opéré et la silhouette de l’artiste s’évanouit. Nadège Marreau


icon-paperclip communiqué de presse