9 novembre 8 décembre 1996
A partir d’un questionnement sur la mission salvatrice que s’était donné l’art moderniste et sur la recherche chez certains artistes d’une interaction entre l’art et la vie, ce travail, sous la forme d’un simulacre d’utopie pour un problème relativement dérisoire (le bonheur des chiens) procède par une sorte de va et vient critique entre l’observation du quotidien et de l’histoire de l’art contemporain.
Il recycle certaines de ces prétentions à l’utopie dans une production d’objets futiles. “L’imperméable”, en glissant le caniche dans la peau du coyote devient l’instrument de réalisation d’un projet de plastique sociale de Joseph Beuys. Le “lièvre et les yorshires” reprend ce projet sous la forme encore édulcorée du livre de fable pour enfant. Plus généreux encore que “le homeless vehicle “de Krysztof Wodiczko, “le homeless side-car” est conçu pour l’exclu et son dernier compagnon. Et la corbeille en mousse, gadget d’une totale mièvrerie, reprend l’idée de cellule en architecture et devient l’élément de construction standardisé pour le Bauhaus, “la boite adaptée à des fonctions élémentaires” pour le Whutemas, “le module” selon Le Corbusier.
Laure Tixier